Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Campagne électorale - Communales  2018 - Michel Berhin

Campagne électorale - Communales  2018 - Michel Berhin
28 août 2018

Signal fort en France, Nicolas Hulot ministre de la transition écologique et solidaire démissionne

Capture d’écraC'est un ministre visiblement ému, triste mais plus en colère, dira Léa Salamé la journaliste qui l'interviewe, qui annonce sa démissionne à l'antenne de France 5, ce 28 août 2018, avant même que Président et Premier Ministre n'en soient avertis !

Le geste est fort et significatif. Après 15 mois et 11 jours d'efforts consentis pour mettre la transition écologique solidaire en place dans la politique du gouvernement Macron, l'homme jette le gant. Ce ne sera pourtant pas faute d'avoir martelé son discours, à temps et à contre temps, et d'avoir reçu un vrai soutien du premier ministre, Edouard Philippe.

On se souviendra du Facebook live du 2 juillet 2018 exprimant, en toute liberté et vraie conscience, l'urgence que réclame la perspective d'effondrement de notre société. Mais de la parole aux gestes, le chemin est parfois long. Hulot le dit dans son interview : "Est-ce que nous avons commencé à réduire l'usage des pesticides ? La réponse est non ! Est-ce que nous avons commencé à enrayer la destruction de la biodiversité ? La réponse est non ! Est-ce que nous avons commencé à se mettre en situation d'arrêter l'artificialisation des sols ? La réponse est non ! (...) Je vais prendre pour la première fois la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l'illusion que ma présence au gouvernement signifie que l'on est à la hauteur sur ces enjeux-là ! Et donc, je prends la décision de quitter le gouvernement. C'est une décision entre moi et moi. Je ne veux pas me mentir. Je ne veux pas donner une fois encore ce sentiment que si je repars, c'est parce que j'y crois !" En France, le pouvoir est sur les rails pour un quinquennat, et donc ce n'est pas une majorité qui se défait, une coalition qui saute. Ici, c'est un ministre qui s'en va. Chez nous, comprenons bien ce qui se passe, ce serait une chute de gouvernement !

Le signal est fort, disais-je notamment pour tous ceux qui font de la transition écologique leur crédo.

C'est l'affirmation que cet enjeu est crucial pour notre avenir au point de ne pas transiger. Pas de greenwashing à la petite semaine. On fait de la transition l'épine dorsale de sa politique ou on jette le gant. C'est donc la question très claire d'une participation au pouvoir (une participation à la majorité, dirait-on chez nous) qui est au coeur du débat.

A Namur, Ecolo aussi a inscrit dans son programme des propositions qui concrétisent l'urgence d'une transition écologique. Pas question d'accepter non plus du greenwasking à la petite semaine. Une participation en majorité ne peut s'entendre que si clairement la déclaration de politique générale qui sortira au soir des élections intègre cette transtition et les moyens de la mettre en oeuvre comme épine dorsale de la prochaine mandature. C'est non seulement le résultat chiffré des votes et la capacité de reconduire a minima la posture au sein de la majorité sortante qui doivent nous permettre d'envisager une participation, mais aussi et prioritairement cette garantie de priorité et de fonctionnement qu'Hulot n'a pas eue dans le gouvernement Macron.

"Qui serait à la hauteur tout seul ? Où sont mes troupes ? Qui ai-je derrière moi ? (...) Sauf à basculer et à devenir ce que j'étais, cynique, avoir une forme d'indifférence sur les échecs, car je me suis surpris parfois, par lassitude, à baisser les bras et, à un moment ou à un autre, à baisser mon seuil d'exigence."

Cet événement majeur de la politique française doit nous servir de repère pour notre démarche locale, à Namur. La vraie prise en main d'une transition écologique, vitale pour notre temps et nos enfants, ne tolère pas de demi-mesures et de compromis.

Publicité
20 août 2018

Priorité des priorités : inscrire Namur dans une réflexion globale (planétaire)

J'imagine aisément que la première question posée à un candidat figurant sur les listes électorales est : "Vous vous présentez en politique. Que proposez-vous pour votre ville ?"

Au risque d'en étonner plus d'un, je répondrai immédiatement que mon engagement en politique au niveau local se fait sur base de préoccupations globales. Ce n'est donc pas seulement Namur qui me motive à m'engager et ce n'est pas -uniquement- pour Namur que je suis mobilisé.

A mes yeux, et pour répondre à la question posée, il est donc dérisoire et mensonger d'entrer prioritairement dans des débats strictement locaux alors que le feu couve plus largement, à l'échelle planétaire. Nous avons bien sûr, au sein d'Ecolo, des propositions pour chacun des dossiers que la vie locale justifie. Mais, selon moi, le principal est ailleurs.

Pourquoi donc les experts, la littérature et les médias n'évoquent-ils rien au delà de 2020, voire 2050 ? La réponse est simple. Il ne faut pourtant pas aller la chercher dans un je-ne-sais quel "Personne n'est  devin"...  La raison est bien plus grave, hélas. Il est de plus en plus clair que, passé ce délai, le système dans lequel on vit actuellement se sera effondré. Et l'on ne sait rien de ce qui vient après un effondrement. Car les années qui le précèdent sont généralement le théâtre de conflits inquiétants : lutte pour l'accès aux ressources de base, migrations sur fond de déréglements climatiques, ségrégations multiples... Une chose est sûre, ce sont les générations qui nous suivent qui en feront les frais... Nos petits enfants se demandant si une suite est encore à écrire.

Voilà la motivation première de mon engagement... C'est d'une préoccupation planétaire et civilisationnelle dont il s'agit. En voudriez-vous une illustration, qu'il vous suffise d'écouter Edouard PHILIPPE, premier ministre français du Gouvernement d'Emmanuel Macron. La vidéo qui compile quelques unes de ses interventions publiques de ces derniers mois fait partie d'une série WebTV consacrée au probable effondrement qui s'annonce (réalisation Clément MONTFORD).

Face à ce scénario inquiétant, Cyril DION, co-auteur avec Mélanie LAURENT du film #Demain, a une posture engagée : "Face à un effondrement écologique et l'urgence de changer notre modèle, je n'ai malheureusement pas de formule magique ! Mais on peut dire qu'il y a trois grands moyens de mobiliser en masse: les catastrophes, les dictatures ou les histoires. Personnellement j'ai choisi la troisième option. Toutes les grandes organisations humaines reposent sur des récits. Aujourd'hui, le récit dominant s'appuie sur le dogme de la croissance. Il véhicule l'idée qu'il faut consommer pour être heureux et que l'argent est roi. Or cette croyance à un coût écologique et social qui pourrait conduire notre civilisation à sa perte. Nous avons besoin de renverser ce récit ultra-consumériste et technologique qui impose de travailler, d'emprunter, de consommer. Il faut agir sur le terrain culturel".

C'est la raison pour laquelle il me semble fondamental d'amorcer un virage à 180 degrés de sorte à écrire pour Namur des projets durables basés sur cette nécessaire transition que de nouveaux penseurs appellent avec urgence. Parmi ceux-ci, je noterai des gens qui ne sont pas sans notoriété dans notre société, mais qui s'y sont distingués autrement qu'en soutenant le libéralisme économique ambiant.

Pierre Rabhi, Hubert Reeves, Yann Arthus Bertrand, Olivier de Schutter, Yves Cochet, Riccardo Petrella, Pablo Servigne... des penseurs qui font figures de prophètes des temps modernes. Des gens qui n'ont pas baissé les bras une fois leur diagnostique posé, mais qui ont osé avec lucidité, tenir un discours dérangeant.

Je veux inscrire mon engagement politique dans cette voie, celle d'une transition vers une société durable qui tienne compte de l'urgence planétaire et qui donne prioritairement à tous -et pas seulement à une minorité bien pensante et injustement possédante- non seulement les moyens de sa subsistance mais aussi les instruments nécessaires pour construire ensemble un bonheur à partager. Oui, je suis un homme de gauche. Oui, je suis pour une politique environnementale respectueuse de la planète. Oui, je pense que le Bonheur National Brut supplante -et de loin- le bien fondé du Produit Intérieur Brut. Je pense enfin que la sauvegarde des Biens communs est la priorité de priorités, ceux-ci ne pouvant JAMAIS devenir marchandises accaparées et commercialisés au bénéfice de quelques uns.

Peut-être me direz-vous que ceci n'est pas un programme pour une ville ! Je pense au contraire que c'est une charte fondamentale sur laquelle il est possible de construire localement des projets qui s'incrivent dans une dynamique de réseaux... Rêver le futur de Namur, c'est l'inscrire dans des orientations, dans des réseaux... C'est porter ceux-ci avec la participation active des citoyens.

Le film #Demain n'est pas en ce sens, une fiction, et encore moins, une illusion. C'est une utopie à entreprendre... tant qu'il est encore temps ! Il renvoie à un autre scénario : "Nous avons 20 ans pour changer le monde". Et bien sûr, on s'en serait douté : tout commence par la nécessité de se nourrir autrement, et donc de cultiver autrement. Ma politique locale à Namur pour demain, c'est donc prioritairement la mise en oeuvre d'un Plan agricole local, en concertation avec les producteurs locaux, les transformateurs et les consommacteurs. un projet qui vise l'installation d'une Ceinture alimentaire amenant progressivement à l'autonomie alimentaire en circuit court.

Cette orientation maraîchère de la production alimentaire s'appuie sur une prise de conscience de la nécessaire réduction de notre consommation énergetique et partant, de notre empreinte environnementale. Cette conscience devant s'établir très tôt dans le schéma de pensée des individus, c'est un enseignement renouvelé intégrant l'écologie que l'on mettra en place. Education et Culture sont en effet les priorités secondes qui doivent, elles aussi, nourrir notre cheminement. Car Namur au futur n'existera que si nous nous mettons d'accord sur un projet commun et que nous tentons de le réaliser ensemble.

 

 

20 août 2018

Votre aide me serait précieuse, évidemment

Huit semaines nous séparent d’un passage dans l’isoloir. Les élections 2018 seront un moment important pour Namur, pour les namurois, pour nos enfants et petits-enfants, pour toi et moi.

 

Elire des représentants, c’est un enjeu de démocratie. Se présenter au suffrage de l’électeur, c’est faire un pas de plus pour assumer ce service à la population… J’ai fait le pas d’être candidat ECOLO aux prochaines élections. Car j’estime qu’il y a urgence.

 

Ma motivation est à la fois locale et globale. Je l’ai développée plus longuement sur mon blog[1]
Des préoccupations environnementales et agro-écologiques d’abord… mais pas que.

 

Mais on ne fait pas campagne seul. Ecolo Namur, ce sont aussi 46 candidats au côté desquels je suis fier de figurer. Une équipe dévouée à la cause environnementale, avec des projets structurants pour Namur, tant dans le domaine de la Culture (j’y suis particulièrement sensible, tu le sais) que de l’Emploi, la Santé, la Petite enfance, la Jeunesse, le Troisième âge, l’Enseignement, l’Energie, la Mobilité, le Sport et le Tourisme.

 

Tu me connais suffisamment pour comprendre que ce choix ne comporte pas d’abord d’ambition personnelle. C’est au service d’une orientation politique que je m’engage, car la majorité sortante a trop souvent agi en reconnaissant « que c’est plus facile sans ECOLO » (dixit le bourgmestre)… notre présence en majorité n’étant que trop souvent concédée. Nous n’avons pourtant pas à rougir de notre bilan, dans ces conditions. Bien au contraire. Raison pour laquelle

 

En 2018, il faut passer la main à ECOLO

et donner ainsi aux Verts l’occasion de positionner

Namur comme Capitale de la transition écologique.

 

Si tu te reconnais dans cette proposition et me soutiens moralement, c'est déjà super. Si tu votes pour moi (pour ceux qui habitent Namur), c'est génial. Et si tu es prêt à faire encore plus pour me soutenir, c'est carrément fabuleux. Dans ce cas, voici quelques idées simples :

 

-      Parler de mes motivations et de mon engagement politique autour de toi

-      Envoyer un mail à tes connaissances namuroises (où à tes amis qui connaissent des Namurois-es) pour leur parler de moi

-      Coller une affiche de moi ou d'un autre candidat ECOLO sur ta maison (ou voiture ou vélo...) durant la campagne

-      M'inviter chez toi pour un moment de papote (autour d'un verre, d'un repas, ou autre) avec des connaissances à toi et me permettre de me présenter ainsi que mon projet (nous appellons cela un moment Tupper Vert)

-      Distribuer mes petits signets électoraux (sur lesquels je me présente brièvement) à tes connaissances susceptibles d'être intéressées (je peux t’en fournir prochainement)

-      Relayer l'une ou l'autre de mes publications Facebook

-      Me relayer des questions ou des préoccupations de Namurois-es

-      M'encourager, à ta manière...

 

Bien sûr, si tu es hyper motivé de m'aider, tu peux toujours faire plus et rejoindre notre équipe de campagne pour une action ou l'autre. Mais sache que la moindre petite action de soutien serait déjà d'une très grande aide.

 

En te remerciant

 

Michel B.
#17 sur la liste Ecolo à la Commune

4 juin 2018

47 "oui" pour la Ville de Namur

Ce we, le vote démocratique des membres de la Locale Ecolo de Namur a définitivement enteriné la liste électorale composée de 47 belles personnalités "engagées ensemble pour Namur".

Vous attendez les 47 noms... et moi, qui suis encore un peu tenu au secret, vous dit que ce sont surtout 47 "Oui" pour la Ville de Namur. 47 femmes et hommes décidés à s'engager à vos côtés pour faire de Namur la Première ville verte de Wallonie, pour garantir que, dans notre capitale wallonne, on grandit, on vit ensemble et l'on vieillit bien, que la Gouvernance à laquelle s'engage ECOLO sera faite de transparence et de co-gestion.

Alors... encore un peu de patience... Bientôt ces 47 noms vous seront révélés et, avec cette bonne nouvelle, une première approche des idées force et des propositions phare du programme des écologistes.

28 mai 2018

S'engager ensemble

instagram-1024x1024-205187_400x250Voilà, Ecolo Fédéral a lancé ce we à LLN, la campagne 2018... Et le slogan ne me plait qu'à moitié, si je puis me permettre !

J'adhère bien évidemment à l'esprit et au message, mais la formulation me déçoit quelque peu. Bah ! On joue peut-être alors sur les mots.
Où ai-je envie de mettre la nuance ?

"Etre engagés" est un état. C'est une posture. Je la trouve quelque peu statique. Je lui préfère : "S'engager ensemble" : une action à mener, une invitation que je lance volontiers, une mise en marche mobilisatrice.

Quelle sera alors ma bannière de campagne ?

Il est grand temps de passer la main à Ecolo.

A Namur, et depuis deux mandatures, les Verts sont dans la majorité et cela se sent. Des projets ont été menés dont je suis fier. Pourtant, il faut bien le reconnaître, quand vous êtes dans la majorité sans les coudées franches, vous n'êtes pas en mesure de donner largement le ton, d'imprimer votre tempo. Et quand votre partenaire n'hésite pas à dire aux médias "Cela se passe mieux en Wallonie sans les Ecolos"... il faut comprendre ce qu'il y a à comprendre.

A la fois que la présence écologiste empèche certains engagements incompatibles avec les valeurs Ecolo... Et c'est heureux ! Mais aussi que l'envie politique du partenaire est ailleurs et que donc il faut toujours faire preuve de vigilance sans quoi les chemins de traverse sont vite préférés.

Passer la main à ECOLO, c'est sans doute LA piste à suivre pour délibéremment changer le système et s'orienter plein pot vers une meilleure gouvernance, oser des engagements faisant de Namur la Première ville verte de Wallonie. Une vision politique qui se veut également nettement "de gauche"... dans un échiquier politique où l'on se demande parfois s'il y en a encore pour défendre ce modèle en osant prendre ses responsabilités... et où les nantis d'une société duale-libérale ont pris le pouvoir et défendent en chasse gardée leur pré carré, quitte à oser des compromissions abjectes au niveau fédéral.

Quel avenir pour nos petits enfants ? Parce que c'est cela ma motivation !
Guère de politologues ou de chercheurs qui osent faire des prévisions au delà de 2050 ! Cela pose question, non ?
La sortie en queue de poisson de la Cop 21, à Paris en 2015, a en effet miné le moral de plus d'un ! L'urgence planétaire n'est pas prise en compte. On va en fait vers l'effondrement du système (Pablo Servigne).

Et vous, la solution, vous la voyez où ? Où atterrir (Bruno Latour) ?
Selon moi,

Il est grand temps de passer la main à Ecolo.

 

 

Pablo Servigne, avec Raphaël Stevens : Comment tout peut s'effondrer, Seuil, EPUB EAN 9782021223330
Bruno Latour : Où atterrir ? La Découverte, Coll Cahiers libres : ISBN numérique : 9782707197818

Publicité
2 mars 2018

Quand remplir son assiette devient un geste politique

Le texte qui suit est repris d'une interview accordée au journal "POUR écrire la liberté"
La version originale est d'ailleurs toujours en ligne. Merci Godelieve Ugeux.

Michel Berhin avait quelques idées derrière la tête quand il a accédé à sa prépension d’enseignant.
Quand le «fabriquer soi-même» crée un modèle de comportement alternatif et collaboratif pour résister à la civilisation consumériste!

Ils ont dû être étonnés vos collègues de votre passion pour le fromage?

La prépension ouvre des possibilités d’occupation qui permettent d’aller vers ce qui tient à cœur. Quand je regarde les nouveaux engagements que j’ai choisi de prendre, ce n’est pas sans lien avec l’intuition de l’enseignement d’où je viens. On aide les gens à apprendre et à se réaliser. Et on a besoin pour cela de les nourrir. L’arrivée de la prépension se passe de diverses manières et le choix de ce qu’on met dans son assiette, à 59 ans, m’est apparu comme un choix politique. Les engagements vers lesquels je vais, c’est la qualité de vie, de nourriture, dans une société plus responsable notamment par le fait de poser des choix durables.

Un choix qui va au-delà de votre propre alimentation ou celle de votre famille?

Un choix personnel mais aussi collectif dans la mesure où aujourd’hui on est inévitablement dans des choix collectifs participatifs. J’ai travaillé 20 ans dans le domaine des nouvelles technologies et ce qui émerge aujourd’hui, c’est le côté collaboratif des choses. En politique c’est pareil, on ne fera rien sans la participation des citoyens. Or, inévitablement, la plus grande partie des politiques sont englués dans des intérêts économiques au niveau mondial. La réponse à laquelle moi je peux participer, c’est la mise en place de réseaux locaux engagés.

Comment vos premiers engagements se sont-ils concrétisés?

De longue date, j’ai mis en place un potager qui a connu des hauts et des bas. C’était aussi fonction de la restauration de ma maison, de l’arrivée des trois enfants, et d’un changement professionnel qui m’obligeait à des navettes de longue durée. Mais le souci de la qualité de ce qu’on mange vient de mon jardin. C’est d’abord très pratico-pratique, et facilite les choses de fournir par soi-même ce qu’on mange.

L’envie de faire du fromage est venue plus tard, au détour d’une situation répétée, à savoir les inaugurations et les journées «porte-ouverte» de nombreuses fromageries artisanales en Wallonie que j’ai accompagnées au son de ma cornemuse. Et ce, tout simplement parce que dans le groupe où je jouais se trouvait un maître fromager. Cela m’a introduit à une réalité qui m’a interpellé: est-ce difficile de faire du fromage? Plus difficile que de la confiture? Et j’aime les défis d’apprentissage!

Vous vous êtes lancé comme ça! Spontanément et tout seul?

Pendant un an et demi, j’ai fait du fromage en me documentant sur internet. Le résultat était correct, mais impossible d’obtenir deux fois la même chose. Visiblement, il y avait trop de variables à surveiller, autant pour le fromage frais (maquée) que pour le fromage en boule. A l’arrivée de la prépension, j’ai décidé de poursuivre cette passion en me mettant à l’école d’un formateur. Il n’y a pas de savoir complexe sans transmission structurée! Durant mon écolage, j’ai bénéficié de rapports étroits avec certains fromagers expérimentés. J’ai vraiment eu l’impression de très vite intégrer une corporation, même si je n’étais pas professionnel. En tout cas, au niveau de la compréhension des enjeux du métier et des retombées pour le consommateur, j’ai pu me rendre compte que la production de fromages qui gardent toute la spécificité du lait cru avec lesquels on les fabrique, c’est fondamental.

La fabrication du côté producteur, la sélection du côté consommateur, ce sont vraiment des choix politiques pour une qualité de vie. C’est un partenariat producteur-consommateur que je trouve important. C’est pourquoi j’ai commencé d’abord par m’inscrire dans le convivium namurois du mouvement Slow Food qui promeut le bon, le proche et le juste (prix au producteur) dans les circuits alimentaires. Cela m’a amené ensuite à m’intéresser de plus près aux inquiétudes du secteur fromager au lait cru, au point de participer à la mise en place d’un groupement d’intérêt économique, véritable association professionnelle dans laquelle je suis un des seuls non producteurs professionnels.

Ancien enseignant et formateur, j’aurais pu basculer à l’âge de la prépension dans le bénévolat en alphabétisation ou école de devoir. Mais intéressé par la qualité de ce qu’on met dans nos assiettes, j’ai plutôt choisi cet investissement plus inattendu! De plus, avec les fromagers, je milite aujourd’hui auprès de l’AFSCA pour qu’on redécouvre la spécificité du lait cru dont on ne présente quasi jamais (toujours) que la soi-disant dangerosité. Dans une société qui prétend au risque zéro, on développe aujourd’hui des attitudes sécuritaires en dépit du bon sens. De même qu’on ne vit pas plus en sécurité avec un policier dans chaque rue à l’heure du terrorisme, de même on ne court pas moins de risque alimentaire en sacrifiant à l’hygiénisme! Il y a même plus de risques à voir se développer les accidents sanitaires sur du lait pasteurisé. Tout le contraire de ce que la médiatisation ambiante met en avant.

Mais que désigne-t-on exactement par «lait cru»?

Michel Behrin fromagerComme d’autres secteurs de production artisanale (maraichage, boulangerie) le lait cru est mis à mal par sept ou huit grands groupes internationaux qui achètent le lait en dessous du prix de production à un secteur agricole exsangue pour fabriquer de la poudre de lait qui se stocke et se transporte plus aisément, quand ce n’est pas pour démonter le lait en pièces détachées (protéines, matières grasses,…) pour le revendre dans des secteurs étonnants (boucherie, cosmétique,…). Ce résidu blanc issu de l’industrialisation du lait, n’est plus du lait, mais on le vend comme tel en briquettes dans les grandes surfaces, ce qui déclenche aujourd’hui chez plusieurs consommateurs des intolérances ou des allergies.

Le lait cru, lui, est un produit vivant et riche qui contient des millions de germes bien nécessaires à notre flore intestinale et dans lequel on ne s’inquiète, au niveau des médias que de la présence de quelques pathogènes identifiés (salmonelle, listeria). Or, dans le lait cru, cette présence bactérienne est la plupart du temps neutralisée par une autodéfense du lait contre ces germes dérangeants qui prolifèrent aussi ailleurs, alors qu’on s’en inquiète moins (légumes de pleine terre, charcuterie, poisson…).

C’est donc pour moi un choix politique d’accompagner les producteurs du secteur et je suis très content d’avoir du temps à leur offrir durant cette prépension. Ce n’est pas d’abord pour moi ou pour eux les fromagers, mais pensons d’abord à nos petits-enfants. C’est un choix de société que de remplir correctement son assiette.

Qu’est-ce qu’il faut penser des contrôles sanitaires parfois si décriés?

Il en faut bien sûr. Mais aussi des contrôleurs raisonnables. Car développer une gestion du risque qui préfère perdre la richesse d’un lait cru en prétendant à la sécurité plus grande d’un lait pasteurisé est scientifiquement faux. Il est donc essentiel qu’une appréciation scientifique correcte de la situation soit partagée à la fois par le politique, les contrôleurs et les producteurs. Pour l’instant, l’agence de contrôle AFSCA joue cavalier seul en se revendiquant de la législation européenne, et cela fait peur aux consommateurs car on la voit s’attaquer sans grande nuance à des pratiques alimentaires de toujours comme la tarte au riz de Verviers ou le fromage de Herve pour ne citer qu’eux. Par des contacts nombreux avec les fromagers, je mesure l’embarras, pour ne pas dire plus, dans lequel ils sont quand un contrôleur débarque! Heureusement, en ce qui me concerne, je ne produis du fromage que pour mon cercle familial.

Dans cette aventure, quel est votre plaisir essentiel?

C’est de trouver ma place dans le cycle de la vie.

Pour ceux qui font un potager, c’est le cycle des saisons avec l’ensemencement, la culture et la récolte. Pour les boulangers, c’est le cycle du grain au pain. Dans ma jeunesse, j’ai fait du vin de fruit et c’est aussi un processus de culture. Je retrouve cette sensation dans la fabrication du fromage en mesurant tout le parcours qui va de l’alimentation du bétail qui produit le lait jusqu’au fromage issu de cette longue et minutieuse transformation fromagère. Et donc le plaisir, c’est ensuite de partager ces fromages avec mon entourage comme on partage une connaissance et l’émerveillement de s’être nourri les uns les autres.

16 février 2018

...et monnaies locales complémentaires sont, pour lui, deux moteurs du redéploiement économique nécessaire.

Capture d’écran 2018-02-16 à 09Si l’on veut s’atteler à la dynamisation de l’économie locale, il faut aider le système local d’échanges à se développer et s’entretenir. Quoi de plus porteur alors qu’un outil qui concrétise l’engagement des acteurs locaux à miser prioritairement sur les ressources comprises dans un périmètre défini. C’est en cela que la monnaie locale est productive : elle est une promesse faite par les consommateurs de miser prioritairement sur ce réseau local. C’est un outil de renforcement de l’activité économique dans sa dimension de proximité. C’est l’expression aussi, d’une volonté de renforcer le commerce de petites structures offrants des biens de consommation et des services produits par des acteurs locaux. Ce système ne bloque pas pour autant l’économie globale à laquelle elle est adossée puisque les capitaux engagés dans cette dynamique locale sont eux-mêmes générateurs d’investissements au niveau global. En fait, rien ne change au fait de consommer, sauf à redéfinir des priorités, et dans le choix des acteurs et dans les types de projets économiques prioritairement soutenus. C’est assurément une manière de remettre du sens derrière la nécessité première de consommer pour vivre.

15 février 2018

Allocation universelle et...

revenudebaseL’économie est la résultante d’activités humaines tournées vers la production, l'échange, la distribution et la consommation de biens et de services. En ce sens, elle est trace de la participation à la vie collective. Elle peut être un chemin de réalisation et d’épanouissement. Ce peut être, hélas aussi, un moyen d’asservissement des individus. Trop souvent, ceux qui pensent économie n’envisagent que le secteur marchand. L’allocation universelle permet à l’individu, à tout individu inconditionnellement, de participer aux/et d’orienter les choix économiques de sa communauté, (pour rappel donc, les activités humaines tournées…). C’est le seul appoint financier qui se conçoit hors salaire (à une époque où le plein emploi n’existe plus, c’est fondamental)… et qui s’harmonise avec le bénévolat qui a, lui aussi sa place, dans les échanges communautaires. Opter pour cette allocation universelle et inconditionnelle, c’est redéfinir les activités qui font sens dans notre société et valoriser ceux qui, en plus du secteur marchand, souhaitent investir de leur temps et de leur créativité pour des activités humaines « autrement enrichissantes ».

13 février 2018

il assume un mandat d'administrateur auprès de la Télévision communautaire Canal C et siège en son comité de direction.

bandeau réseau bulle20 années passées au sein du Conseil Supérieur de l’Education aux Médias (CSEM) m’ont définitivement branché sur les enjeux médiatiques. La nécessaire place des médias dans la démocratie ne fait pas un pli. Le citoyen a besoin d’informations pour construire ses convictions et faire ses choix. Dès lors soutenir les rédactions pour qu’elles remplissent leur mission est un choix politique décisif. Mais s’il est bien utile qu’un service public soit rendu au citoyen, il faut garantir malgré tout que l’outil qui le met en œuvre soit indépendant. Au sein d’un Conseil d’Administration, et plus encore d’un comité de direction, on est confronté à des questions de gestion journalière, certes. Mais derrière ces micro décisions, il ne faut pas perdre de vue un regard ouvert sur le paysage médiatique global… Que sont aujourd’hui Presse, Radio et Télé (nationale et communautaires), si elles ne négocient pas habilement le passage au numérique pour informer le Village global. Et plus encore, que sont les choix qui s’imposent pour garder le contact avec la génération de demain qui est désormais sur les écrans mobiles et embarqués ? Les enjeux sont nouveaux et de taille… Y réfléchir est passionnant. Avoir des médias performants, pour des informations de qualité, consultées par des citoyens critiques et responsables… voilà donc ce qui me mobilise auprès de notre télé communautaire.

12 février 2018

Engagé dans les structures d’Ecolo depuis quelques années,

Cover-Gneration-E-ECOLO-3

Visiter les structures du parti, de la cave au grenier… c’est le parcours auquel je me suis astreint avant de répondre à la proposition qui m’avait été faite, en 2014 déjà, de figurer sur les listes namuroises. J’aime « que mon oui soit oui » et si je prends parfois le temps et la mesure avant de me prononcer, je peux vous dire qu’ensuite…
Entré à la Locale de Namur en janvier 2013, j’ai découvert la manière dont on y débat la politique locale, régionale, provinciale… Une petite visite au Bureau politique s’est aussi révélée éclairante… La Démocratie n’y est pas un vain mot. La Régionale ensuite m’a plébicité pour deux mandats successifs au Conseil de Fédération. Au sein de notre parlement interne, TOUT y est discuté ! Amendé ! Et on vote… un homme (ou une femme)… une voix ! Bel exercice démocratique… dur parfois, mais révélateur de ce qu’ensemble nous #Créonsdemain. Quand 2018 s’est profilé… la réponse à la question initiale s’est reposée : mouillerais-je mon maillot pour un projet plus Vert à Namur ? Cette fois, j’y vais ! Avec la Génération E...

Publicité
1 2 > >>
Publicité