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Campagne électorale - Communales  2018 - Michel Berhin
Campagne électorale - Communales  2018 - Michel Berhin
20 août 2018

Priorité des priorités : inscrire Namur dans une réflexion globale (planétaire)

J'imagine aisément que la première question posée à un candidat figurant sur les listes électorales est : "Vous vous présentez en politique. Que proposez-vous pour votre ville ?"

Au risque d'en étonner plus d'un, je répondrai immédiatement que mon engagement en politique au niveau local se fait sur base de préoccupations globales. Ce n'est donc pas seulement Namur qui me motive à m'engager et ce n'est pas -uniquement- pour Namur que je suis mobilisé.

A mes yeux, et pour répondre à la question posée, il est donc dérisoire et mensonger d'entrer prioritairement dans des débats strictement locaux alors que le feu couve plus largement, à l'échelle planétaire. Nous avons bien sûr, au sein d'Ecolo, des propositions pour chacun des dossiers que la vie locale justifie. Mais, selon moi, le principal est ailleurs.

Pourquoi donc les experts, la littérature et les médias n'évoquent-ils rien au delà de 2020, voire 2050 ? La réponse est simple. Il ne faut pourtant pas aller la chercher dans un je-ne-sais quel "Personne n'est  devin"...  La raison est bien plus grave, hélas. Il est de plus en plus clair que, passé ce délai, le système dans lequel on vit actuellement se sera effondré. Et l'on ne sait rien de ce qui vient après un effondrement. Car les années qui le précèdent sont généralement le théâtre de conflits inquiétants : lutte pour l'accès aux ressources de base, migrations sur fond de déréglements climatiques, ségrégations multiples... Une chose est sûre, ce sont les générations qui nous suivent qui en feront les frais... Nos petits enfants se demandant si une suite est encore à écrire.

Voilà la motivation première de mon engagement... C'est d'une préoccupation planétaire et civilisationnelle dont il s'agit. En voudriez-vous une illustration, qu'il vous suffise d'écouter Edouard PHILIPPE, premier ministre français du Gouvernement d'Emmanuel Macron. La vidéo qui compile quelques unes de ses interventions publiques de ces derniers mois fait partie d'une série WebTV consacrée au probable effondrement qui s'annonce (réalisation Clément MONTFORD).

Face à ce scénario inquiétant, Cyril DION, co-auteur avec Mélanie LAURENT du film #Demain, a une posture engagée : "Face à un effondrement écologique et l'urgence de changer notre modèle, je n'ai malheureusement pas de formule magique ! Mais on peut dire qu'il y a trois grands moyens de mobiliser en masse: les catastrophes, les dictatures ou les histoires. Personnellement j'ai choisi la troisième option. Toutes les grandes organisations humaines reposent sur des récits. Aujourd'hui, le récit dominant s'appuie sur le dogme de la croissance. Il véhicule l'idée qu'il faut consommer pour être heureux et que l'argent est roi. Or cette croyance à un coût écologique et social qui pourrait conduire notre civilisation à sa perte. Nous avons besoin de renverser ce récit ultra-consumériste et technologique qui impose de travailler, d'emprunter, de consommer. Il faut agir sur le terrain culturel".

C'est la raison pour laquelle il me semble fondamental d'amorcer un virage à 180 degrés de sorte à écrire pour Namur des projets durables basés sur cette nécessaire transition que de nouveaux penseurs appellent avec urgence. Parmi ceux-ci, je noterai des gens qui ne sont pas sans notoriété dans notre société, mais qui s'y sont distingués autrement qu'en soutenant le libéralisme économique ambiant.

Pierre Rabhi, Hubert Reeves, Yann Arthus Bertrand, Olivier de Schutter, Yves Cochet, Riccardo Petrella, Pablo Servigne... des penseurs qui font figures de prophètes des temps modernes. Des gens qui n'ont pas baissé les bras une fois leur diagnostique posé, mais qui ont osé avec lucidité, tenir un discours dérangeant.

Je veux inscrire mon engagement politique dans cette voie, celle d'une transition vers une société durable qui tienne compte de l'urgence planétaire et qui donne prioritairement à tous -et pas seulement à une minorité bien pensante et injustement possédante- non seulement les moyens de sa subsistance mais aussi les instruments nécessaires pour construire ensemble un bonheur à partager. Oui, je suis un homme de gauche. Oui, je suis pour une politique environnementale respectueuse de la planète. Oui, je pense que le Bonheur National Brut supplante -et de loin- le bien fondé du Produit Intérieur Brut. Je pense enfin que la sauvegarde des Biens communs est la priorité de priorités, ceux-ci ne pouvant JAMAIS devenir marchandises accaparées et commercialisés au bénéfice de quelques uns.

Peut-être me direz-vous que ceci n'est pas un programme pour une ville ! Je pense au contraire que c'est une charte fondamentale sur laquelle il est possible de construire localement des projets qui s'incrivent dans une dynamique de réseaux... Rêver le futur de Namur, c'est l'inscrire dans des orientations, dans des réseaux... C'est porter ceux-ci avec la participation active des citoyens.

Le film #Demain n'est pas en ce sens, une fiction, et encore moins, une illusion. C'est une utopie à entreprendre... tant qu'il est encore temps ! Il renvoie à un autre scénario : "Nous avons 20 ans pour changer le monde". Et bien sûr, on s'en serait douté : tout commence par la nécessité de se nourrir autrement, et donc de cultiver autrement. Ma politique locale à Namur pour demain, c'est donc prioritairement la mise en oeuvre d'un Plan agricole local, en concertation avec les producteurs locaux, les transformateurs et les consommacteurs. un projet qui vise l'installation d'une Ceinture alimentaire amenant progressivement à l'autonomie alimentaire en circuit court.

Cette orientation maraîchère de la production alimentaire s'appuie sur une prise de conscience de la nécessaire réduction de notre consommation énergetique et partant, de notre empreinte environnementale. Cette conscience devant s'établir très tôt dans le schéma de pensée des individus, c'est un enseignement renouvelé intégrant l'écologie que l'on mettra en place. Education et Culture sont en effet les priorités secondes qui doivent, elles aussi, nourrir notre cheminement. Car Namur au futur n'existera que si nous nous mettons d'accord sur un projet commun et que nous tentons de le réaliser ensemble.

 

 

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